La gomme coule en larmes d’or des cerisiers.
Cette journée, ô ma chérie, est tropicale :
Endors-toi donc dans le parterre où la cigale
Crie aigrement aux coeurs touffus des vieux rosiers.
Dans le salon où l’on causait, hier vous posiez…
Mais aujourd’hui nous sommes seuls – Rose Bengale !
Endormez-vous tout doucement dans la percale
De votre robe, endormez-vous sous mes baisers.
Il fait si chaud que l’on n’entend que les abeilles…
Endors-toi donc, petite mouche au tendre coeur !
Cet autre bruit ?… C’est les ruisseaux sous les corbeilles
Des coudriers où dorment les martins-pêcheurs…
Endors-toi donc… Je ne sais plus si c’est ton rire
Ou l’eau qui court sur les cailloux qu’elle fait luire…